Array
En 1798, Napoléon Bonaparte (plus tard Napoléon Ier) s’empara de l’île, mais l’occupation française fut de courte durée. À la mi-1800, les troupes britanniques, appelées en renfort par les Maltais, arrivèrent. Les Français résistèrent pendant trois mois avant de céder l’île aux Britanniques. Le Traité d’Amiens de 1802 rendit l’île aux Chevaliers. Cependant, les Maltais protestèrent et reconnurent la souveraineté britannique, avec des conditions spécifiques énoncées dans une Déclaration des Droits. Ce changement constitutionnel fut confirmé par les Traités de Paris en 1814-15.
La Grande-Bretagne rejeta les demandes maltaises d’autonomie locale, mais ces demandes persistèrent. Le statut politique de Malte sous domination britannique connut de nombreux changements, avec des constitutions accordées, suspendues et révoquées à plusieurs reprises. L’exploitation britannique des installations militaires de Malte joua un rôle central dans l’économie locale, le chantier naval devenant l’épine dorsale de la colonie.
L’île prospéra pendant la guerre de Crimée (1853-1856) et bénéficia de l’ouverture du canal de Suez en 1869. En 1921, l’autonomie fut introduite sur une base dyarchique, permettant à la Grande-Bretagne de contrôler les affaires étrangères et militaires tandis qu’une nouvelle législature maltaise gérait les questions locales. Cet arrangement fut révoqué en 1933 en raison de l’opposition maltaise au remplacement de l’italien par l’anglais comme langue officielle. Par conséquent, Malte retourna à un régime colonial strict sous l’autorité du gouverneur. Pendant la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), l’île subit de lourds bombardements soutenus par les Puissances de l’Axe mais ne se rendit pas. Le courage du peuple maltais fut honoré par la Croix de George, la plus haute distinction civile britannique. L’autonomie fut rétablie en 1947, révoquée en 1959 et restaurée en 1962. Malte obtint son indépendance le 21 septembre 1964, rejoignant le Commonwealth puis le Conseil de l’Europe. Le 13 décembre 1974, Malte devint une république.
La période juste avant et après l’indépendance vit une polarisation croissante entre les deux principaux partis politiques maltais. De 1962 à 1971, le Parti Nationaliste (Partit Nazzjonalista; PN) gouverna, alignant fortement Malte sur l’Occident. Cependant, en 1971, le Parti Travailliste de Malte (Partit Laburista; MLP) prit le pouvoir, adoptant une position non-alignée et affirmant vigoureusement la souveraineté de Malte. Le MLP établit des liens étroits avec la Chine et la Libye et obtint un accord pour le retrait complet des forces britanniques de Malte d’ici 1979. Le gouvernement maltais célébra la fermeture de la base britannique comme la réalisation d’une indépendance “réelle”.
Le Parti Nationaliste (PN) revint au pouvoir en 1987 et visait une adhésion complète à la Communauté économique européenne (plus tard l’Union européenne [UE]). Cependant, lorsque le Parti Travailliste de Malte (MLP) prit le contrôle en 1996, il suspendit la demande d’adhésion de Malte à l’UE. Le mandat du MLP fut bref, car le Premier ministre Alfred Sant appela à des élections anticipées en 1998, ayant perdu le soutien au sein de son parti. Le PN reprit le pouvoir en 1998, réactiva la demande d’adhésion à l’UE et mit en œuvre des réformes sociales et économiques importantes pour atteindre cet objectif. Malgré les différends politiques entre le PN et le MLP, les électeurs maltais choisirent de rejoindre l’UE lors d’un référendum en 2003, et Malte devint membre le 1er mai 2004. Malte adopta l’euro le 1er janvier 2008. Le PN remporta les élections générales de 2008, battant de justesse le MLP.
En mai 2011, les électeurs maltais approuvèrent par référendum la recommandation de légaliser le divorce. Jusque-là, Malte était le seul pays de l’UE et l’un des rares pays dans le monde sans loi sur le divorce. Le parlement adopta une législation permettant le divorce en juin, et celle-ci rentra en vigueur en octobre. En 2013, le Parti Travailliste reprit le pouvoir avec une majorité substantielle, poursuivant largement les politiques du Parti Nationaliste (PN). Cependant, le Parti Travailliste adopta une position plus progressiste sur les questions sociales, en adoptant une loi en 2014 pour légaliser les unions civiles pour les couples de même sexe, malgré une forte opposition de l’Église catholique romaine.
En 2016, la fuite des Panama Papers révéla que deux ministres du cabinet du Premier ministre Joseph Muscat, dont son chef de cabinet, possédaient des sociétés offshore au Panama. L’année suivante, la journaliste Daphne Caruana Galizia allégua que la femme de Muscat possédait également une société offshore. Au milieu de la controverse qui suivit et des appels à sa démission, Muscat demanda des élections anticipées en 2017. Il fit campagne sur une économie solide, mettant en avant le faible taux de chômage, la croissance rapide du PIB et un excédent budgétaire, tout en promettant des avantages économiques supplémentaires et des libertés civiles. Lors des élections de juin, Muscat fut réélu Premier ministre, le Parti Travailliste obtenant une majorité absolue au parlement.
Quelques mois plus tard, Caruana Galizia fut assassinée, engendrant ainsi une enquête. En novembre 2019, la police arrêta et interrogea Yorgen Fenech, un homme d’affaires proche du chef de cabinet de Muscat, en lien avec le meurtre. Le chef de cabinet de Muscat fut également interrogé. Des manifestants réclamèrent la démission de Muscat, et le 30 novembre, il annoncea qu’il démissionnerait une fois qu’un nouveau chef du Parti Travailliste serait choisi. Le 12 janvier 2020, Robert Abela, fils d’un ancien président, fut élu chef de parti et devint Premier ministre le lendemain. Sous Abela, le Parti Travailliste introduisit certaines réformes gouvernementales, mais l’accent est resté sur la lutte contre les défis sanitaires et économiques de la pandémie mondiale de COVID-19. En 2022, le Parti Travailliste remporta une nouvelle majorité au parlement avec une marge significative.
Source : Britannica.com
designed and produced by Logix Digital